Des Rohingyas réclament 190 milliards de dollars à Meta
Des personnes réfugiées rohingyas ont porté plainte contre le géant du web Meta, une somme totale de 190 milliards de dollars canadiens étant réclamée par les victimes.
Ces derniers accusent l'entreprise, anciennement appelée Facebook, de ne pas être intervenue dans la propagation de messages haineux à propos de leur minorité ethnique.
Les Rohingyas affirment dans leur plainte que les algorithmes utilisés par le réseau social Facebook ont favorisé la propagation de désinformations et d'idéologies extrémistes.
La plainte officielle stipule également que des milliers de vies rohingyas ont été dévastées en raison de l'inaction de Meta dans le dossier, notamment par des actes violents dans le monde réel.
Priorité à l'anglais
Frances Haugen, la lanceuse d'alerte, a mentionné en mai dernier que le géant du web fondé par Mark Zuckerberg n'a jamais hésité à passer sous silence, ou même à encourager par l'entremise de l'algorithme, les violences ethniques.
Mme Haugen a également affirmé que ce n'est pas une question de moyens pour bien gérer les propos haineux, mais bien un manque de volonté de l'entreprise dans ce dossier.
Le côté non anglophone est notamment un aspect à travailler dans la gestion de contenus de Meta.
« Facebook a des modérateurs de contenus, surtout aux États-Unis et dans le monde anglo-saxon, mais ils n'en ont pas suffisamment ailleurs », explique Jean-Hugues Roy, professeur en journalisme à l'Université du Québec à Montréal.
Situation particulière pour les Rohingyas
La propagation des propos haineux envers les Rohingyas se démarque dans plusieurs autres cas.
Bien que les propos haineux ne soient pas rares sur cette plateforme, dont la maison mère a été récemment renommée Meta, Jean-Hugues Roy affirme qu'il est plutôt rare que les propos discriminatoires se transforment en attaques réelles, comme ce fut le cas pour les Rohingyas et l'attaque au Capitole du 2 avril dernier.
S'il est impossible de nier tous les aspects négatifs de la plateforme ainsi que des autres réseaux sociaux, il ne faut toutefois pas négliger les bons côtés de Facebook.
« Si on ne connaissait pas Facebook, est-ce qu'on aurait connu Joyce Echaquan ? » demande Jean-Hugues Roy.
Avec Agence France-Presse