Des réflexions citoyennes au service de la transition

Le collectif Solon prends le pouls écologique de Petite-Patrie

Des réflexions citoyennes au service de la transition

À l'aube de la sortie de la crise sanitaire, l'organisme à but non lucratif Solon cherche à transformer son projet de transition socio-écologique autour du quartier de la Petite-Patrie en une véritable communauté citoyenne de transition.

Les messages les plus rassembleurs sont ceux qui s'appuient sur des valeurs communes

Pour ce faire, il faut relever quelques défis, selon Bertrand Fouss, co-fondateur de l'organisme. "Une participation plus lente que ce dont la transition a besoin, la difficulté de naviguer dans un système centré sur la technologie, l'individualisme, la consommation ainsi que le besoin d'approfondir la conception de la transition comme projet de société", énumère-t-il d'amblé.

Dans le cadre de la Semaine d'innovation sociale, Solon a convié les citoyens à une conférence intitulée "Et si la ville était un commun?". Divisé en petits groupes virtuels, tout un chacun était invité à se prononcer sur trois questions à développement.

Comment créer un sentiment d'appartenance et un engagement à long terme dans une communauté locale de transition?

Plusieurs citoyens sont d'avis que la planification de rencontres citoyennes est une bonne façon de créer un sentiment d'appartenance à la communauté de transition.

"Il faut toutefois créer un équilibre pour respecter le rythme des citoyens", souligne Camille-Charlotte Gilbert-Lapointe, candidate à la maîtrise en management et développement durable à HEC Montréal.

Selon elle et son équipe de discussion, le partage et la mise en commun des savoirs et des compétences autant que des biens et des espaces éviteraient que les responsabilités reposent sur les épaules d'un trop petit groupe de personnes.

Parmi les pistes de solutions abordées, on dénote aussi l'importance de définir les rôles et responsabilités de chacun, et ce, peu importe la forme de leadership.

Quelles relations établir avec les institutions présentes localement dont les commerces, les gros employeurs et les institutions financières?

Les grandes entreprises et les organismes environnementaux ne partagent pas les mêmes valeurs. "Il ne faut pas se faire arrêter par la propriété privée", a toutefois affirmé Jacques Lebleu, résident d'Ahuntsic depuis plus de 20 ans.

Selon lui, il faut plutôt "semer des graines". À titre d'exemple, il cite le cas d'un épicier situé sur la rue Fleury, à qui il a proposé de verdir le stationnement.

"Nous sommes tous dans le même bateau. Les entreprises et les commerces doivent eux aussi faire des efforts de transition", a indiqué Emmanuel Prince-Thauvette, étudiant au baccalauréat en relation international et droit international à l'Université du Québec à Montréal.

Quels sont les messages les plus rassembleurs, les éléments clés d'un nouveau récit collectif?

"Les messages les plus rassembleurs sont ceux qui s'appuient sur des valeurs communes tel que l'avenir de nos enfants", indique Armèle Olivié, qui se dit présente à titre de citoyenne.

Au contraire, un slogan comme "demain c'est aujourd'hui", qui rappelle l'état d'urgence risque trop de paralyser ceux et celles qui l'entendent, selon Jacques Lebleu.

Des messages d'ouverture et sans jugement favoriseraient la participation des citoyens de tout les horizons, a fait valoir Deborah Smadj, une citoyenne.