Découverte d’une nouvelle espèce au parc de Miguasha
Une nouvelle espèce de cténophore fossilisée depuis 375 millions d’années au parc national de Miguasha en Gaspésie vient d’être identifiée.

Les cténophores sont de petits organismes marins carnivores gélatineux au corps mou qui peut rappeler celui d’une méduse. Ces invertébrés varient en couleur, une caractéristique attribuable à leur translucidité et leur iridescence.
Un parc propice aux découvertes
Le parc de Miguasha en plus d’être le plus petit parc national du Québec, est aussi le berceau de nombreuses découvertes de renommée internationale. Olivier Matton, responsable de la conservation et de l’éducation au parc de Miguasha, soulève la particularité historique du site. « C’est le seul parc national qui a été créé sur le territoire québécois qui a une mission paléontologique de protection et de mise en valeur d’une falaise fossilifère. », déclare-t-il en entrevue avec L’Atelier.
Recevant le statut de patrimoine mondial de l’UNESCO en 1999, le parc national de Miguasha possède une multitude de facteurs propice à une qualité de conservation supérieure. Des qualités qui permettent aux chercheurs d’aujourd’hui de mieux comprendre comment vivaient les espèces animales pendant la période dévonienne, il y a 380 millions d’années.
Depuis 1880, tout près de 20 000 spécimens de fossiles ont été trouvés sur le site. Plusieurs chercheurs qualifient le parc de « mine d’or » en raison de sa valeur historique. De ces admirateurs, on compte Richard Cloutier, paléontologue et chercheur à l’Université du Québec à Rimouski, emballé d’avoir participé à l’identification du fossile qu’il trouve « extraordinaire ».
Une trouvaille hasardeuse
C’est dans un article publié dans la revue Scientific Reports que Richard Cloutier et son équipe ont annoncé la découverte du fossile.
Questionné sur l’unicité de cette découverte, le paléontologue s’exprime à la hâte. « Il est exceptionnellement rare de voir fossiliser un animal à corps mou. Il est si rare de faire une telle découverte puisque ces animaux ne se fossilisent généralement pas. Dans ce cas-ci, c’est la forme au complet qui a été conservée dans un sédiment très fin. De ces six centimètres de diamètre, le fossile est d’une très grande qualité », estime M. Cloutier.
Une fossilisation rendue possible grâce à 375 millions d’années et les conditions idylliques que procure le parc de Miguasha.
« Les cténophores existent depuis 530 millions d’années. Au courant de cette période, à peine une dizaine d’espèces ont été trouvées. Nous venons d’ajouter à cette liste une nouvelle espèce », ajoute M. Cloutier.
Des cousins très éloignés
Il rappelle aussi qu’il est primordial de savoir que, tout comme nous, cette espèce est un métazoaire, « ou un animal qui a plusieurs cellules », vulgarise-t-il.
Les cténophores représentent une des versions les plus primitives des animaux multicellulaires. Selon M. Cloutier, cette trouvaille nous renseigne sur la forme ancestrale des organismes. Par le fait même, elle nous en apprend beaucoup sur notre propre évolution. « Les cténophores seraient ainsi nos arrières, arrières, arrières, arrières, arrière-grands-parents », conclut-il amusé.