Couverture du débat électoral dans Rosemont-la-Petite-Patrie
Le 13 septembre dernier avait lieu le débat électoral organisé par la Corporation de développement communautaire de Rosemont (CDC de Rosemont). Les candidats et candidates de la circonscription étaient invités à présenter leurs idées et débattre de celles-ci devant la communauté du quartier. Différents enjeux ont été abordés, entre autres la crise du logement et l’environnement.
« À chaque élection, qu’elle soit municipale, provinciale ou fédérale, on organise une soirée d’échange afin que nos citoyens et nos organismes puissent apprendre à connaître leurs candidats et candidates », explique le directeur de la CDC, Denis Leclerc qui est chargé de modérer les débats. « Ce soir, l’objectif est de rendre les candidats accessibles et de favoriser la création d’espaces démocratiques afin d’encourager la participation aux élections ».
Le débat s’est tenu devant un public diversifié, représentatif des habitants et habitantes du quartier. Une douzaine de personnes étaient présentes sur place pour poser leurs questions aux panélistes. Une captation vidéo en direct permettait aux gens de regarder l’événement à partir de leur maison.
Les candidats et candidates
Trois candidats et candidates ont répondu présents à l’invitation: la conservatrice Surelys Perez Hernandez, la jeune bloquiste Shophika Vaithyanathasarma ainsi que le député sortant Alexandre Boulerice du Parti néo-démocrate (NPD).
Mme Perez Hernandez en est à sa première expérience en politique canadienne. D’origine cubaine, elle affirme s’être impliquée dans de nombreuses associations politiques sur terre natale. « C’est la perspective d’une relance économique forte et assumée qui m’a poussée à rejoindre le Parti conservateur du Canada », confie-t-elle quelques minutes avant que débute le débat.

À 21 ans, la deuxième panéliste, Mme Vaithyanathasarma est de loin la plus jeune candidate en lice. « Jeune ne veut pas dire inexpérimentée », souligne la candidate, qui s'engage au sein de sa communauté depuis qu'elle a 9 ans. Depuis, elle s’implique régulièrement dans la politique municipale en tant que membre du Conseil jeunesse de la ville de Montréal. La candidate d’origine sri lankaise termine actuellement des études universitaires en mathématique et sociologie. Elle souhaite apporter ce bagage avec elle au Parlement cet automne.

Le dernier candidat, Alexandre Boulerice est député pour Rosemont-La-Petite-Patrie depuis près de 10 ans. Il s’est fait élire en 2011 sous la bannière Néo-Démocrate, alors que la vague orange balayait le Québec et a su renouveler la confiance des électeurs et électrices mandat après mandat. Il espère en obtenir un quatrième grâce au « programme résolument progressiste et audacieux » de son parti.

Le logement, au cœur du débat
Pour la première partie du débat, les panélistes devaient répondre à une question formulée par la CDC de Rosemont quelques jours avant l’événement. La question était la suivante : selon vous, quel est l’enjeu prioritaire pour les résidents et résidentes de Rosemont-La-Petite-Patrie.
La réponse des trois candidats fut sans équivoque: le logement est la principale préoccupation dans le quartier.
« En moyenne, un loyer dans Rosemont coûte 1250$ par mois, le salaire annuel moyen tourne autour de 41 000$ et pour nos jeunes familles désireuses d’acheter une première maison, il faudrait prévoir en moyenne 730 000 $ », a déploré la candidate bloquiste qui propose de taxer la spéculation pour freiner la hausse des loyers.
La candidate conservatrice, Mme Perez Hernandez se préoccupe également du manque de logement abordable dans le quartier. « Le Parti conservateur prévoit dans son plan la construction de 1 million d’habitations au cours des trois prochaines années sur le territoire canadien », a déclaré la conservatrice.
« Au NPD, notre plan est de construire un demi-million de logements sociaux et abordables sur une période de 10 ans. Ça veut dire 110 000 logements pour le Québec, dont la moitié seront construits dans les 5 prochaines années », a répliqué M. Boulerice, qui estime que la cible de son parti est ancrée dans le concret.
Justice sociale et environnement
Les questions du public ont principalement porté sur les enjeux de justice sociale et d’environnement. Au cours des délibérations, les trois candidats ont reconnu le problème du racisme systémique et se sont engagés à lutter contre ce fléau.
Plusieurs citoyens et citoyennes ont également imploré les partis d’imposer un moratoire sur le financement de l’industrie pétrolière afin de réduire les gaz à effet de serre conformément aux propositions du GIEC. Encore une fois, les candidats et candidates ont assuré à l’unanimité qu’ils se dresseraient contre tout projet impliquant des énergies fossiles. La réponse de la candidate conservatrice a provoqué quelques rires dans la salle puisqu’il s’agit tout simplement d’un mensonge. Le parti conservateur compte sur l’industrie pétrolière dans son plan de relance économique. Clic sur lien pour visionner ce petit moment cocasse.