COVID-19: les adoptions d'animaux en hausse au Québec

L'arrêt de la vie telle qu'on la connaît causé par la pandémie a mené beaucoup de Québécois à adopter des animaux de compagnie.

COVID-19: les adoptions d'animaux en hausse au Québec

Chômage, télétravail, confinement, anxiété : beaucoup de facteurs ont poussé les Québécois à adopter des animaux depuis que la pandémie mondiale a frappé de plein fouet en mars dernier.

Selon une enquête réalisée en ligne par des chercheurs de l'Université de Sherbrooke auprès de 6261 adultes de sept régions du Québec, dont Montréal et Lanaudière, du 4 au 14 septembre dernier, un adulte sur cinq aurait eu des symptômes en lien avec un trouble d'anxiété généralisée ou une dépression majeure en lien avec le confinement et la pandémie. Comme la présence d'animaux de compagnie a pour certains des effets bénéfiques, beaucoup de Québécois se sont tournés vers l'adoption d'un compagnon à quatre pattes depuis le début de la pandémie.

Or, qui dit augmente de la demande dit parfois augmentation des prix. Est-ce vraiment le cas? Entretien avec Réjean Veilleux, éleveur de bergers australiens pour l'élevage Bluemoon à Mascouche pour mieux comprendre la hausse des adoptions et les conséquences sur le long terme à prévoir.

Myriam Bercier (MB) : Depuis le début de la pandémie, avez-vous remarqué une augmentation des demandes pour vos chiots?
Réjean Veilleux (RV) : Oui, ça a beaucoup augmenté. Mes chiots sont réservés jusqu'en 2022!

MB: Si vos chiots sont réservés jusqu'en 2022, j'imagine que vous avez sûrement un système de liste d'attente, est-ce que cette dernière est plus longue qu'à l'habitude?

RV: Normalement, je ne prends jamais de liste d'attente, c'est toujours quand les chiots naissent qu'ils sont disponibles sur mon site. Les gens réservent alors les chiens qui sont nés. Là, exceptionnellement, j'ai une liste d'attente.

MB : Vos prix ont-ils augmenté depuis la pandémie?
RV : Je n'ai pas profité de la situation. Mes prix sont depuis trois ans à 1250$ taxes incluses. Ils ont augmenté à 1400$ taxes incluses dernièrement, pas à cause de la pandémie mais parce que la moulée et les frais de vétérinaire coûtent plus cher.

MB : Est-ce que c'est un bon moment pour une famille qui souhaite adopter un chien et consacrer du temps à son éducation?
RV : Oui, si les gens ont beaucoup de temps libre, s'ils travaillent moins. La plupart des gens sont à la maison, c'est un bon temps pour sociabiliser les chiens.

MB : Appréhendez-vous une hausse des animaux abandonnés dans les prochains mois ou années?
RV: Oui, ça me fait peur.

MB : Qu'est-ce que le gouvernement pourrait faire pour éviter cette hausse hypothétique selon vous?
RV : Des règlements. Ça fait longtemps que je le dis. Chaque personne qui voudrait que sa chienne ait une portée de chiots devrait avoir un permis obligatoire. Ce serait tout réglementé. N'importe qui peut avoir un chien, mais si le chien n'est pas stérilisé parce que ses propriétaires veulent qu'il ait une portée, un permis devrait être obligatoire pour tout le monde.

MB : Comment une personne intéressée à adopter un animal peut-elle s'assurer qu'elle n'adopte pas d'une usine à chiots?
RV: Il y a des recherches à faire. Il faut regarder si les chiens sont enregistrés au club canin canadien, voir si les éleveurs ont les pedigrees des parents, les tests dos et foie sont passés, preuves à l'appui. Il y a plusieurs recherches que les gens peuvent faire.

Quelques-uns des chiots de l'éleveur de bergers australiens Bluemoon à Mascouche, photo datant de 2011.
Quelques-uns des chiots de l'éleveur de bergers australiens Bluemoon à Mascouche, photo datant de 2011. (Crédit photo : Myriam Bercier)