Contrecoups des éléctions : anticiper le pire
Une vague d'incertitude plane au sein de l'électorat américain.
Aux quatre coins des États-Unis, on s'inquiète de possibles manifestations violentes lorsque le 46ième président sera connu. '' Si des violences émergent, ce sera parce que des milices ou des groupes de supporters de Trump viennent à DC pour créer des ennuis '', affirme un étudiant franco-américain démocrate.
Elliot Mack, étudiant de troisième année à l'université de Georgetown, dans la ville de Washington, est incertain de ce que la soirée électorale réserve. " L'énergie de ce matin était très tendue, témoigne-t-il. Il y a des manifestations de prévues, mais le niveau de violence va surtout dépendre des Trump supporters. " L'attente d'un contrecoup mouvementé s'installe.
Dès l'aube, le 3 novembre, la capitale des États-Unis s'est préparée au pire. Les vitrines des commerces sont placardées, la Maison-Blanche est barricadée et les journalistes se préparent à une longue journée. Sur la nouvellement instaurée Black Lives Matter Plaza, des gens se rendent pour prier face à des affiches " anti-trump " et d'autres de Ruth Bader Ginsburg. En début de soirée, c'est plusieurs centaines de personnes qui attendaient avec impatience les résultats devant la Maison-Blanche.
Lorsque la prudence règne
En Floride, État à la tendance serrée entre les partis républicain et démocrate, Mike Antonia Kalmeta doute qu'il y ait du mouvement. " Je crois que même si plusieurs partisans de Trump craignent que le pays devienne ‘'socialiste'' si Biden gagne, je doute que ce soit assez pour qu'ils prennent d'assaut les rues ", affirme-t-il. Le candidat gagnant de l'État du sud-ouest du pays américain déterminera la suite des choses. En 2016, aux dernières élections, Trump gagnait avec une différence de 1000 votes sur son adversaire, Hillary Clinton. Aujourd'hui encore, la Floride vacille entre le bleu et le rouge. " Nous étions dans un bar tout à l'heure et la serveuse a refusé de mettre les élections à la télévision, ajoute l'étudiant américain. Apparemment, plus tôt, une bagarre aurait eu lieu au même sujet. "
''Je crois que même si plusieurs partisans de Trump craignent que le pays devienne ‘'socialiste'' si Biden gagne, je doute que ce soit assez pour qu'ils prennent d'assaut les rues » - Mike Antonia Kalmeta
" On voit dans notre entourage que les gens font leur épicerie à l'avance, [afin] d'être sûr d'avoir des provisions, juste au cas où quelque chose se passe ce soir ou dans les prochains jours ", explique Caroline Lussier-Daigneault, résidente en banlieue de San Francisco. Dans le centre ville, le phénomène se répète : commerces et autres bâtiments couvrent leurs vitrines de contre-plaqué dans l'éventualité d'un dérapage. L'anticipation d'une contre-attaque des partisans du parti perdant semble être omniprésente d'un bout à l'autre du pays.
Rares accrochages
À Charlotte, dans l'État de la Caroline du Nord, un partisan de Donald Trump se serait présenté armé à un bureau de vote, après y avoir été expulsé plus tôt dans la même journée. Arrêté pour intrusion au deuxième degré, Justin Dunn est un des rares cas d'intimidation recensés lors de la journée d'élection du 3 novembre. Les résultats devraient être annoncés dans la nuit de mardi à mercredi.