Les futurs enseignants réclament de meilleures conditions de stage
L'Association des étudiantes et étudiants de la Faculté des sciences de l'éducation de l'UQAM (ADEESE) est en grève jusqu'au 21 octobre pour dénoncer des conditions de stage jugées inacceptables. Les revendications sont fortement remises en cause par la Faculté des sciences de l'éducation.

Par Sophie Mediavilla-Rivard
Cinq journées de grèves pour cinq dénonciations : c'est le pari qu'a fait l'ADEESE en mettant sur pied un calendrier bien rempli. En ce deuxième jour de mobilisation, les militants demandent le droit à plus de journées d'absences pour les stagiaires. " On a très peu de journées d'absences non motivées allouées en stage, et après plusieurs recherches, on s'est rendu compte qu'on est l'une des universités qui en avaient le moins parmi tous les stagiaires du Québec ", explique Clémentine Roulet, une représentante de l'ADEESE.
Au cours de la semaine, l'iniquité de la charge de travail selon le milieu de stage, la reconnaissance du statut de parent étudiant, l'absence de politique contre le harcèlement et une plus grande proximité avec le lieu de travail font également l'objet de revendications. L'Association facultaire étudiante des arts de l'UQAM a elle aussi voté pour une semaine de grève pour témoigner son soutien aux futurs enseignants.
" Stagiaires en colère "
Banderoles, images et slogans décorent le pavillon des sciences de l'éducation, reflétant l'exaspération des stagiaires. Lors du passage de L'Atelier, une vingtaine d'étudiants monopolisaient les couloirs devant un bureau où une discussion entre les militants et la Faculté avaient lieu. " Notre comité a demandé à la Faculté une rencontre beaucoup plus tôt, mais elle a proposé de les rencontrer seulement aujourd'hui, alors qu'il ne reste que deux jours avant notre assemblée générale. On considère que c'est vraiment un manque de coopération ", déplore Mme Roulet.
Moment phare de cette semaine de grève, une manifestation contre la précarité des stages aura lieu jeudi sur la rue Sherbrooke et se conclura par une assemblée générale de l'ADEESE. " Si on est insatisfait [des propositions de la Faculté], peut-être qu'on va poursuivre la grève ", souligne la représentante de l'association.
" Des moyens disproportionnés ", juge la Faculté
La Faculté des sciences de l'éducation est surprise de voir une telle mobilisation avoir lieu, alors qu'elle met déjà plusieurs outils à la disposition de la communauté étudiante. " Ça fait un an et demi qu'on a des rencontres régulières avec les associations étudiantes, et règle générale, on leur demande s'ils ont des problématiques avec les stages. Toutes les problématiques qu'ils nous ont amenées ont été réglées ", remarque le vice-doyen de la Faculté Henri Boudreault, qui ne comprend pas que les revendications n'aient pas été exprimées plus tôt. " On les aurait réglées sans qu'il y ait eu besoin d'avoir une grève. On trouve que le moyen utilisé est disproportionné par rapport aux demandes et à ce qu'on peut faire ", ajoute-t-il.
"Il est évident qu'il y a des situations de stages qui sont plus difficiles, mais ce n'est pas tout le monde qui est dans cette situation. On place 4000 stagiaires par année, donc si c'était généralisé, on aurait des échos depuis longtemps." - Henri Boudreault, vice-doyen de la Faculté des sciences de l'éducation
Henri Boudreault constate également que plusieurs informations ne sont pas connues par les étudiants. Par exemple, 85% des étudiants ont obtenu leur premier choix de lieu de stage à l'automne, et la nouvelle Loi 2 sur la protection des étudiants stagiaires leur permet d'accéder à 10 journées d'absences.
Le vice-doyen se dit prêt à collaborer avec les futurs enseignants en partageant leurs inquiétudes au ministère de l'Éducation et aux différents programmes.