Collège Lionel-Groulx : 2 millions pour répondre aux besoins d’espace
Québec investit 2 millions de dollars dans les infrastructures du Collège Lionel-Groulx, à Sainte-Thérèse, pour accroître la capacité d’accueil et favoriser la persévérance scolaire, un montant loin d’être suffisant aux yeux du Syndicat des enseignantes et enseignants du Collège Lionel-Groulx.
Durant une conférence de presse tenue mardi, la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann, a annoncé que le cégep situé dans les Basses-Laurentides bénéficiera d’une enveloppe de deux millions de dollars pour pallier le problème des infrastructures insuffisantes devant accueillir une population étudiante grandissante. « Cette mesure va permettre de créer 1225 places de plus d’ici 2030. Ces actions doivent être entreprises pour éviter un déséquilibre [démographique] entre les cégeps de la grande région de Montréal », a-t-elle déclaré. Elle a cité en exemple des cas types d’étudiants qui doivent abandonner leurs études par manque de place dans le cégep de leur région.
Le directeur général du Collège Lionel-Groulx, Michel Louis Beauchamp, qui était aux côtés de la ministre McCann, s’est montré satisfait de l’annonce : « Il y a une forte croissance démographique dans la région et il y a de plus en plus d’étudiants. Le Collège accueille 5900 étudiants et 800 employés. Donc, c’est toute la communauté socio-économique de la région et le reste du Québec qui en bénéficieront. »
Le Syndicat des enseignantes et enseignants du Collège Lionel-Groulx n’est guère impressionné par l’annonce de Québec. « On attend depuis des années des investissements majeurs dans les infrastructures », dénonce le syndicat en entrevue téléphonique avec L’Atelier. Selon le syndicat, deux millions ne sont clairement pas suffisants. Il spécifie que les besoins réels en matière d’investissements dans les infrastructures du cégep seraient plutôt de l’ordre de 50 millions de dollars.
Le ministre des Finances, Éric Girard, était aussi présent pour souligner l’importance de cette mesure pour favoriser la persévérance scolaire aux études supérieures : « On veut favoriser l’accès et la diplomation, surtout chez les garçons. » M. Girard a d’ailleurs fait l’éloge du Collège Lionel-Groulx pour son offre variée de programmes d’études, notamment dans les domaines touchés par la pénurie de main-d’œuvre comme les soins infirmiers et l’éducation à l’enfance. Le ministre des Finances a ajouté que cette mesure couvre deux des trois piliers de la relance économique de la CAQ, soit les investissements dans les infrastructures publiques et dans le capital humain.
Une mesure « bienvenue, mais insuffisante »
Selon la ministre McCann, les deux millions permettront de cesser l’utilisation de classes modulaires, plus communément appelées « les roulottes », des bungalows servant d’annexes temporaires pour les classes. Le syndicat ne croit pas qu’elles seront sur le point de disparaître : « On va accueillir près de 7000 élèves dans les prochaines années [alors qu’il] manque environ 17% d’espace physique. Il manque de tout. C’est une course entre la croissance de l’institution et le financement dans les infrastructures. »
Plus tôt cette année, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, avait admis que 56% des bâtiments scolaires au Québec étaient toujours dans un état insatisfaisant et devaient faire l’objet de travaux.