Ottawa investira 2 M$ dans deux nouvelles initiatives pour contrer la violence familiale
Un groupe de recherche de l'Université Carleton et l'organisme à but non lucratif HabiloMédias bénéficieront respectivement d'environ 1 M$ de financement attribué par l'Agence de la santé publique du Canada.

Par Marie-Ève Godin
La somme annoncée mardi matin servira au développement de projets pour outiller les femmes et les enfants victimes de violence familiale.
La violence familiale représente 40 % de tous les crimes violents signalés à la police au pays. «Dans un pays comme le Canada, nous ne pouvons pas laisser cette situation perdurer», a reconnu mardi Jenna Sudds, secrétaire parlementaire de la ministre des Femmes et de l'Égalité des genres et de la Jeunesse et députée de KanataCarleton.
Le Web : un canal de violence et un outil de défense
L'organisation HabiloMédias, basée à Ottawa et active depuis 1994, va créer série de ressources qui cherchent à éduquer et émanciper les survivants de violence familiale en mettant l'accent sur la lutte contre les abus facilités par la technologie.
Cette forme de violence englobe chaque acte qui implique l'utilisation de la technologie pour faire pression sur une autre personne, la traquer, la harceler ou la maltraiter.
«Nous voulons que tous soient des citoyens numériques à la fois actifs et informés», explique Kathryn Ann Hill, directrice générale d'HabiloMédias. L'organisation souhaite d'abord mener des groupes de discussion en collaboration avec plusieurs foyers pour femmes afin de comprendre leurs besoins concrets.
À la lumière de ces conversations, l'œuvre de charité souhaite ensuite offrir du contenu sur le triage judiciaire numérique, des informations sur la sécurité en ligne et une série d'ateliers sur la prévention de la violence technologique afin que les victimes puissent participer en toute confiance aux communautés en ligne.
L'activité physique pour la santé mentale des victimes
Le groupe de recherche de l'Université Carleton à Ottawa consacrera sa part du montant à la recherche et à la mise en œuvre de projets communautaires participatifs mettant de l'avant les bienfaits de l'activité physique tenant compte des traumatismes et de la violence. L'initiative vise à créer des environnements sûrs pour environ 225 femmes par le biais de lieux partenaires à Ottawa, Toronto et Vancouver.
L'activité physique tenant compte des traumatismes et de la violence (TVIPA) est une approche qui reconnaît l'impact de la violence sur la conscience des survivantes et souligne la nécessité d'adapter les espaces d'activité physique afin d'établir des environnements sécurisants.
Cette méthode cherche à favoriser l'établissement de relations positives grâce à un engagement physique et social tout en se basant sur les conséquences positives reconnues scientifiquement que le sport peut avoir sur la santé mentale.
«Malgré les avantages connus, l'accès à l'activité physique reste très inéquitable pour certaines populations», souligne la Dre Francine Darroch, chercheuse à la tête du projet et professeure adjointe à l'Université Carleton.
Les chercheurs de l'Université souhaitent ainsi accroître la connaissance et l'utilisation des programmes d'activité physique axés sur les traumatismes et la violence pour les femmes et leurs familles.