Projet de loi C-18 : David contre Goliath
Des intervenants de partout à travers le pays tiennent à soulever les inégalités et les angles morts qu'apporte le projet de loi C-18, concernant l'indemnisation des plus petits médias qui n'ont pas nécessairement une audience nationale, devant les géants Google et Facebook.

Par Alexis Goulet
Les témoins ont défilé rapidement devant le comité du Patrimoine canadien de la Chambre des communes, mardi matin, avec une idée commune en tête dans la plupart des cas: il faut revoir la future loi C-18 pour la survie des médias communautaires et indépendants.
L'union fait la force
Dans le but de prévoir les conséquences possibles du projet de loi, des situations à travers le globe ont été présentées, mais c'est celle de l'Australie qui a retenu l'attention. Jason Kint, PDG de Digital Content Next, une compagnie œuvrant dans l'industrie du contenu numérique auprès d'une soixantaine de médias, offre son soutien complet au projet de loi qui permettra de "rééquilibrer les négociations" entre les médias et les géants technologiques. "Les petits éditeurs qui ont négocié collectivement en Australie ont reçu un meilleur paiement par journaliste que les grands éditeurs", a ajouté Kint.
"Depuis plus de 100 ans, ma famille est impliquée dans l'industrie de la presse, mais elle n'a jamais été aussi menacée", mentionne Chris Ashfield, un éditeur de cinq journaux communautaires dans le sud de la Saskatchewan, lorsqu'il s'est adressé aux membres du comité. Il souligne aussi que la diminution des revenus et le déplacement vers des plateformes numériques ont touché durement les médias communautaires, dans la plupart des cas d'une façon encore plus marquée que dans les médias grands publics ou traditionnels.
APTN se joint au mouvement
Figure de proue dans le monde des communications, Monika Ille, cheffe de la direction du Réseau de télévision des peuples autochtones (APTN), a tenu à soulever des questionnements concernant le futur réservé au télédiffuseur, tout en soulignant le principe et l'intention du projet de loi advenant "une indemnisation équitable pour notre contenu de nouvelles". "Sans APTN et les autres médias autochtones, les peuples autochtones seraient gravement sous-représentés dans les médias grands publics", insiste-t-elle.