Biden menace Poutine de « fortes sanctions »

Joe Biden a fait savoir à Vladimir Poutine que la Russie s'exposerait à de « fortes sanctions, entre autres économiques » en cas d'escalade militaire en Ukraine, lors du sommet virtuel qui s'est tenu mardi entre les deux hommes. Selon un communiqué de la Maison-Blanche, le président américain a également « exprimé la profonde préoccupation » des États-Unis et de leurs alliés face à l'accumulation de troupes russes à la frontière avec l'Ukraine.
Une étroite coordination
Les États-Unis, accusés de faire cavalier seul lors du retrait d'Afghanistan et de mener certains dossiers internationaux sans trop d'égards pour leurs alliés, ont insisté lourdement sur leur étroite coordination avec les Européens et les Ukrainiens dans ce dossier. Joe Biden a d'ailleurs téléphoné mardi au président français, Emmanuel Macron, à la chancelière allemande, Angela Merkel, au premier ministre italien, Mario Draghi, ainsi qu'au Britannique Boris Johnson à la suite de son échange avec Vladimir Poutine. Il doit également, dans les jours qui viennent, rendre compte de la conversation au président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Joe Biden a rappelé à son homologue russe son soutien à la souveraineté et à l'intégrité territoriale ukrainiennes, selon la Maison-Blanche.
Ruse ou risque réel?
L'espoir du président américain d'établir une relation « stable » et « prévisible » avec la Russie, exprimée en juin lors d'un sommet en personne entre les deux hommes à Genève, semble avoir survécu, au moins pour le moment. Washington, l'OTAN et Kiev accusent Moscou de masser des troupes à la frontière avec l'Ukraine en vue d'attaquer le pays.Le Kremlin dément toutefois tout projet d'invasion.
Nombre d'observateurs en Europe et aux États-Unis pensent que Vladimir Poutine "bluffe" avec le déploiement de forces aux frontières de l'Ukraine, mais peu écartent complètement l'hypothèse d'une attaque. Un haut responsable de la Maison-Blanche avait prévenu avant le sommet de mardi que, si Moscou devait passer à l'acte, les États-Unis « répondraient favorablement » à une demande de présence militaire américaine accrue en Europe de l'Est et soutiendraient davantage l'armée ukrainienne.