Maroc : Hommage à une adolescente victime d'un avortement clandestin

Le collectif féministe “Hors la loi” a décrété une journée de deuil et d'hommages en ligne à la suite de la mort d'une adolescente le 6 septembre dernier des suites d'un avortement clandestin dans un village du centre du Maroc.

Maroc : Hommage à une adolescente victime d'un avortement clandestin
Le mot-clé qui a envahi les réseaux sociaux ce mardi 20 septembre 2022. (Le compte Instagram @moroccan.outlaws.490)

Par Malika Alaoui et l'Agence France Presse

Meriem, 14 ans, est décédée dans le village de Boumia de la province de Midelt. Selon la coalition d'associations féministes marocaines “Printemps de la dignité”, l'avortement s'est déroulé au domicile d'un jeune homme qui exploitait sexuellement la victime. Dans le cadre de l'enquête, quatre suspects ont été interpellés : la mère de Meriem, l'homme suspecté qui serait âgé de 25 ans, un électricien s'étant fait passer pour un infirmier de l'hôpital d'Azrou, ainsi que d'une sage-femme.

Le collectif féministe “Hors la loi”' a tenu à alerter l'opinion publique ; mardi, le mot-clé #Meriem sur fond vert a afflué sur les réseaux sociaux. “L'objectif est que l'information se propage au-delà des cercles militants, car il est impératif que les femmes soient protégées et donc que les lois obsolètes et archaïques changent” explique Sonia Terrab, cofondatrice du collectif des “Hors la loi” à l'AFP.

L'interruption volontaire de grossesse reste passible de six mois à cinq ans de prison au Maroc, autant pour les personnes qui se font avorter que pour celles qui le pratiquent. Le Maroc s'était engagé en 2015 à revoir sa législation face au fléau des centaines d'avortements pratiqués dans des conditions sanitaires souvent désastreuses.