Les artistes anglophones québécois et la loi C-13

«Les anglophones au Québec sont le seul groupe minoritaire de langue officielle où le gouvernement légifère contre l'utilisation de leur langue. Il faut en tenir compte.»

Les artistes anglophones québécois et la loi C-13
Vanessa Herrick, Directrice générale de ELAN. (Capture d’écran prise lors de la diffusion en direct de la réunion du LANG)

Par Kijâtai-Alexandra Veillette-Cheezo

C'est ce qu'a affirmé Vanessa Herrick, témoin à la 31e réunion du comité permanent des langues officielles (LANG) sur l'examen du projet de loi C-13.

Ce mardi matin, le LANG a entendu différents témoins s'exprimer sur ce projet de loi édictant la Loi sur l'usage du français au sein des entreprises privées de compétence fédérale.

Vanessa Herrick, directrice générale de l'organisme à but non-lucratif English Language Arts Network Quebec, a été la première à se présenter devant le comité et a soulevé l'importance de garder en tête les artistes anglophones du Québec lors de cette révision de la loi C-13.

«Nous voulions venir à cette réunion pour parler de la réalité des artistes anglophones au Québec parce que la langue dans la nouvelle version de la loi C-13 est centrée principalement sur la communauté francophone.», a-t-elle expliqué à L'Atelier. Elle a poursuivi en rassurant qu'elle appuie pleinement le renforcement de la langue française au Canada. Elle explique toutefois qu'il est possible de parler de la communauté anglophone sans enlever de la place à la communauté francophone.

Lors de la réunion du comité, elle a notamment partagé les différents enjeux de la communauté des artistes anglophones au Québec. Il est plus difficile de construire des ponts entre les deux communautés par exemple. C'est aussi compliqué de trouver des endroits pour se pratiquer ou créer des partenariats avec des troupes qui sont déjà établies.

Justin de Luna, artiste et danseur originaire de Toronto est arrivé à Montréal il y a cinq ans. «Je suis venu pour l'art et l'amour.», partage-t-il.

«Quand je suis arrivé à Montréal, j'ai dû commencer en bas de l'échelle. Personne ne me connaissait en tant que danseur professionnel.» Il poursuit en décrivant une de ses premières observations : la communauté artistique est divisée par les deux langues.

M. de Luna confie aussi qu'il désire énormément que la population tende l'oreille aux anglophones vivant au Québec, même s'il sait qu'ils ne sont pas la priorité en ce moment.