Agrandir le TNM pour le faire rayonner

Un projet d’architecture nécessaire pour la relance du centre-ville de Montréal et qui représente bien plus qu’un amas de béton : c’est ainsi que la directrice artistique et générale du Théâtre du Nouveau Monde a qualifié l’agrandissement de ce dernier, à l’occasion d’un dîner-causerie organisé par la Chambre de commerce du Montréal Métropolitain le 28 septembre dernier.
Le projet d’agrandissement du théâtre, que sa directrice dépeint comme « le théâtre de tous les classiques », est déjà annoncé depuis 2013, mais est longtemps resté sur glace faute de fonds. La présentation du projet d’envergure, qui dispose aujourd’hui d’un budget d’un peu plus de 20 millions, s’est déclinée mardi sous trois thèmes clés. L’architecture, l’innovation technologique et la relance du centre-ville de Montréal ont été abordées.
Une refonte considérable
Le nouveau TNM fonde principalement son identité dans la nouvelle salle qui y sera érigée. Mme Pintal juge qu’il était temps qu’une seconde salle, qui portera le nom de Réjean Ducharme, fasse son apparition au théâtre. La première était « tout le temps plein à ras bord », se remémore-t-elle. Plus qu’un espace additionnel pour répéter et mettre en scène, la nouvelle scène remplira aussi une mission d’accueil envers les artistes émergents et issus de la diversité.
Le hall connaîtra lui aussi une refonte importante : il sera plus vaste et lumineux. Lorraine Pintal souhaite même que les futurs visiteurs et visiteuses, une fois rendu(e)s au deuxième étage (muni d’énormes fenêtres), remplissent en quelque sorte un rôle d’acteur. « Ils seront des personnages, observés par les passants à travers la vitre, qui auront peut-être envie de nous visiter à leur tour », cogite-t-elle.
Coller à l’ère numérique
Les ambitions technologiques de Lorraine Pintal sont grandes et elle ne s’en cache pas. « J’aspire à ce qu’on devienne le théâtre le plus technologique du Québec », lance-t-elle sans détour. L’adaptation forcée face à la pandémie de COVID-19 au fil de la dernière année a été bénéfique sur ce plan. Plusieurs spectacles ont dû être enregistrés presque sans préavis. Une plateforme de visionnement en ligne a également été mise sur pied pour continuer à faire vivre les œuvres, même à distance.
Car même si la COVID-19 rôde encore dans le monde des arts vivants — pensons notamment aux capacités des salles —, une relance est nécessaire et le TNM veut en faire partie. Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, n’a pas montré trop d’inquiétudes sur ce plan pendant le dîner-causerie. Bien qu’il soit conscient que la relance est encore d’actualité dans le milieu culturel, il rappelle que plusieurs secteurs ont déjà outrepassé cette période, ce qui lui donne espoir.
« Le projet d’agrandissement du TNM est une façon de dire : l’art est pérenne et il sera transmis à tous ceux et celles qui nous suivront », a affirmé la directrice artistique et générale en tout début d’allocution. Il s’agit donc, oui, d’un agrandissement au sens propre, mais surtout d’une façon de cristalliser l’apport du théâtre à la ville de Montréal, qui serait sans conteste moins riche en son absence.