51 indices de bien-être pour un Québec plus heureux

51 indices de bien-être pour un Québec plus heureux
Looking for hapiness in all the wrong places, cardboardcities (Creative Commons)

La sphère sociale, environnementale et économique de la vie d'un individu doit être prise en considération par les gouvernements selon le G+15, un groupe d'intervenants syndicaux, environnementaux, économiques et sociaux, qui a élaboré 51 indices de bien-être pour un Québec plus heureux.

Le G15+ délaisse donc la mesure de calcul précédente qui tenait compte uniquement du produit intérieur brut (PIB) et de la création d'emploi. Cette mesure n'est pas optimale puisque le bonheur d'une population tient sur des aspects beaucoup plus larges que financiers. Ces recherches s'inscrivent dans une tendance déjà présente dans d'autres pays tels que la Nouvelle-Zélande, l'Italie ou encore la France. Le Québec aura donc maintenant son indicateur du bien-être au Québec avec ses 51 critères.

Le but de cette recherche est de venir éclairer le gouvernement provincial et fédéral sur les lacunes sociétales. La directrice générale de l'Institut du Québec, cet organisme qui participe à l'étude, Mia Homsy, explique que : « l'exercice sert à attirer l'attention sur ces éléments-là et après essayer d'aller comprendre [et que] ça serve à inspirer les politiques publiques », soutient-elle. Le travail des chercheurs est donc loin d'être terminé puisqu'ils veulent comprendre la raison derrière la statistique des 51 indices recensés.

17 données impossibles à trouver

Les recherches du G15+ ont permis de constater que plusieurs données n'étaient pas comptabilisées. Par exemple, Mme Homsy soulève ce problème pour l'itinérance « Ce n'est pas documenté par Statistique Canada ou l‘Institut de la statistique du Québec(ISQ) ou une autre organisation [...]. On l'a gardé comme indicateur puisqu'on aimerait qu'il soit chiffré, parce qu'on pense que c'est important ».

Même constat pour certains indices qui se rapportent à l'innovation, la biodiversité, la qualité de l'air et le climat. Au total, il s'agit de 17 indicateurs pour lesquels aucune donnée n'a pu être analysée.  Les présentations de leurs travaux auprès des différents ministères provinciaux et fédéraux et ISQ ont été accueillies « de façon assez positive », selon Mme Homsy.

Fini le travail en silo

«Il faut vraiment rapprocher les réflexions d'économie de société et d'environnement. On ne peut plus selon nous maintenant penser en silo », affirme Mia Homsy. Le G15+ a facilité ce rapprochement entre le public et le privé de ses grands joueurs dans les facettes sociale, économique et environnementale de la société. Comme ce dialogue est déjà entamé, Mme Homsy dit que ceci va « faciliter le travail du gouvernement » lorsqu'ils viendront à travailler avec les différents acteurs pour effectuer des changements. Selon elle, ce travail d'équipe est la seule façon de permettre la « durabilité de la société » .

Les indices populationnels un support aux indices institutionnels

Pierre Côté, fondateur de l'Indice relatif du bonheur, aujourd'hui intitulé l'Indice du bonheur Léger, est d'avis que l'Indice du bien-être du Québec, un sondage institutionnel, et l'Indice de bonheur Léger, un sondage populationnel, sont « des outils complémentaires ». En fait, les gens peuvent donc s'être identifiés comme malheureux sur certains aspects dans un sondage populationnel alors que le sondage basé sur les données statistiques institutionnelles pourrait démontrer un niveau de bonheur plus élevé et vice versa. « Ça permet de voir s'il y a un décalage entre ce que les indicateurs [institutionnels] décèlent et comment la population s'évalue », dénote M. Côté.  Les deux indices devraient donc être analysés ensemble pour avoir une meilleure perspective de la réalité vécue par les citoyens.

Absence des données durant la pandémie

La pandémie est venue rapidement bousculer la situation sociale et économique des gens selon les chercheurs, ce qui fait en sorte qu'ils ont préféré laisser tomber les données sur ces aspects pour le moment afin de les regarder une fois la pandémie terminée.  D'ailleurs, les chiffres concernant la santé mentale de la population étaient préoccupants avant la pandémie et des chiffres encore plus alarmants pourraient faire surface à la suite de cette dernière, selon Mia Homsy.

Le bonheur des citoyens dans l'autonomisation et l'économie sociale.

Le travailleur social, syndicaliste et professeur associé à l'Université du Québec à Montréal, Gérald Larose, croit que l'Indice de bien-être d'une société tient aussi dans un modèle économique qui est guidé par l'économie sociale puisqu'il permet un travail collaboratif et donne un pouvoir au citoyen. « Ce n'est pas le statut de consommateur passif qui satisfait les personnes. Ce qui rend les citoyens heureux, c'est lorsqu'ils participent à la définition des services qu'ils veulent avoir », dit-il.