Un autre printemps de débordements dans les Laurentides
Plus d'une dizaine d'inondations ont été signalées mardi par le ministère de la Sécurité publique
Par Victoria Boisclair
Plus d'une dizaine d'inondations ont été signalées mardi par le ministère de la Sécurité publique dans la région des Laurentides, ce à quoi sont désormais habitués les résidents de la région.
"Ça fait ça chaque année", affirme Serge Carrière, résident de la ville de Saint-Colomban, aux abords de la rivière du Nord. Bien que sa maison, située en hauteur sur la berge, n'ait jamais été inondée, il explique que celle de ses voisins l'est chaque année. "Ils sont équipés pour ça", souligne le riverain, qui habite les lieux depuis près de 40 ans.
Entre 2019 et 2022, le gouvernement de François Legault avait versé plus de 300 millions de dollars en indemnités pour acheter les maisons situées en zones inondables. Les résidents qui ont voulu y rester sont donc maintenant dépourvus d'assurances pour tous les dommages causés par les inondations, une réalité que déplorent certains sinistrés.

"À la dernière minute"
C'est notamment le cas de Kim Léonard, qui habite une maison à risque d'inondations dans la ville de Saint-Jérôme. La nuit dernière, alors que la rivière du Nord atteignait un débit élevé de 272 mètres cubes par seconde, l'eau a infiltré la demeure. "Tout est perdu au sous-sol. On va tout jeter", raconte la mère de famille, qui craint aussi que son balcon s'écroule.
Elle indique qu'au moment d'emménager dans cette maison, il y a trois ans, elle était consciente des risques d'inondations. La mère de famille avait donc l'habitude de compter sur les recommandations de la Ville qui, selon elle, sont venues trop tard cette année. "Ils nous ont avertis à la dernière minute, le jour même, on n'a pas eu le temps de monter toutes nos affaires", se désole-t-elle.
La directrice du Service des communications de la Ville de Saint-Jérôme, Marie-Ève Proulx, explique que la fonte des glaces causée par les températures chaudes de la dernière semaine a précipité les crues printanières. Une situation qui, admet-elle, a pris de court certains citoyens. La responsable des communications affirme cependant que "le pire est passé ", puisque les températures redescendent et que le niveau des eaux est à la baisse.
Malgré cela, la Ville recommande toujours aux riverains de rester vigilants, alors que d'autres régions touchées, comme Montréal et Gatineau, continuent la mitigation des dégâts.