Le BSIF prévoit des manques de fonds pour 2023-2024
Le BSIF publie son Regard annuel sur le risque pour les acteurs financiers canadiens.
Les consommateurs pourraient être incapables de payer leurs dettes, le marché immobilier reste faible et les entreprises manquent de financement, prévient le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) dans son Regard annuel sur le risque.
Peter Routledge, qui dirige le BSIF, rappelle : "On ne dit pas que ces risques seront concrétisés en évènements réels, mais il est important de les identifier pour éviter de potentiels dommages."
Parmi les premiers risques, il y a la crainte que les consommateurs, acculés par l'inflation et la hausse des taux, se retrouvent dans l'incapacité de régler leurs dettes.
Les institutions financières fédérales doivent prévoir rapidement ce risque accru dans leurs réserves et dans leur gestion des fonds propres.
Le rapport appelle les autorités de régulation à surveiller de près les produits bancaires de prêt et d'hypothèque, particulièrement les prêts garantis par des biens immobiliers, afin de ne pas se rapprocher d'un scénario comme celui de 2008. L'immobilier est un sujet qui préoccupe particulièrement le BSIF, qui estime que le problème du "logement devrait rester endémique tout au long de 2023".
Manque de fonds
Le BSIF craint le manque de financement que pourraient subir les marchés en raison du resserrement des politiques monétaires et de l'incertitude géopolitique. Les investisseurs pourraient se détourner des investissements à risque pour se tourner vers des actifs plus sûrs, ce qui pourrait entraver l'accès à des financements de la part du secteur privé, notamment pour les petites entreprises.
Le risque est d'autant plus considérable dans un contexte où la multiplication des investisseurs privés joue un rôle grandissant dans le financement du marché. La multiplication des acteurs privés rend le marché canadien plus complexe et interconnecté.
Un risque venant d'ailleurs
La question de la cybersécurité se pose également. "Nous avons observé un accroissement significatif du nombre d'attaques informatiques d'ampleur régulière depuis le début de la guerre en Ukraine, rapporte M. Routledge. Il est difficile de déterminer l'origine de ces attaques et leur potentiel impact. "Il confirme que ce risque vient de pays étrangers sans toutefois nommer la Russie.