Les fraudeurs se mettent à l'hypertrucage vocal

Vous recevez un appel paniqué d'un membre de votre famille. Il vous indique que vous devez immédiatement lui envoyer de l'argent. Ce faisant, vous pensiez aider une personne qui vous est chère, mais vous vous êtes en réalité fait avoir par une escroquerie téléphonique capable d'imiter la voix des membres de votre famille.

Assistées par des logiciels basés sur l'intelligence artificielle (IA), les fraudes par téléphone deviennent de plus en plus sophistiquées et donc plus efficaces.

Toutefois, ce n'est pas un phénomène nouveau: du prince nigérian qui a besoin d'argent jusqu'aux appels de la police qui demandent des cartes cadeaux pour payer une amende imaginaire, les escroqueries assistées par la technologie sont déjà bien connues au sein de la société.

Se défendre contre les escroqueries

D'après le site internet du Centre antifraude du Canada, la marche à suivre lors de ce type d'escroquerie est simple. Tout d'abord, il faut rester vigilant et se méfier des appels qui demandent d'envoyer de l'argent en urgence.

Il ne faut pas faire confiance à l'identification de la personne qui appelle, car les escrocs peuvent déguiser le numéro depuis lequel ils appellent pour le faire passer pour celui d'une personne de confiance.

C'est un tout autre niveau de désinformation« - Jacques Sauve, expert en cybersécurité

En cas de doute, il faut mettre fin à l'appel en cours et composer le numéro de téléphone associé à ce contact.

"Ça prendrait une éducation à l'information de façon large, dès l'école", propose Jean-Hugues Roy, professeur de l'UQAM et résident expert en intelligence artificielle. "Il faut démystifier tout ça, ce n'est que du code", ajoute-t-il.

Protéger son identité

Malheureusement, il est presque impossible de protéger sa voix contre les escrocs qui voudraient s'en servir pour des appels frauduleux: "avec une minute d'enregistrement, on pourrait par exemple prendre un clip dans les médias, et me faire dire presque n'importe quoi", explique Jacques Sauvé, spécialiste en cybersécurité. "C'est réellement un tout autre niveau de désinformation", dit-il.

Cependant, l'expert indique qu'il est trop tôt pour dire si ce phénomène va devenir un réel problème de société. "Oui, on sait que ça existe, mais on n'a pas encore vu trop d'affaires autour de ça, la technologie n'est pas tout à fait publique. C'est beaucoup trop cher", affirme-t-il.