Vers « une reprise cahoteuse »
Selon le FMI, l'instabilité économique se poursuit
Par Charles Séguin
L'espoir d'un retour à la normale clément s'amenuise de jour en jour, selon les nouvelles Perspectives de l'économie mondiale (PEM) publiées mardi.
Si les tensions du secteur financier demeurent contrôlées, la croissance mondiale devrait chuter de 3,4 % à 2,8 % avant de s'établir autour des 3 % vers 2025. Ce ralentissement serait accru pour les économies développées et pourrait être encore pire si les tensions économiques s'accentuent.
"L'instabilité bancaire récente nous rappelle que la situation demeure fragile", a prévenu le directeur des études du FMI, Pierre-Olivier Gourinchas, en conférence de presse. L'économie mondiale évolue encore dans un environnement incertain, où la volatilité des marchés et les contrecoups de la pandémie de COVID-19 et de la guerre en Ukraine se font toujours sentir.
Contenir l'inflation
Les dirigeants auront selon toute vraisemblance du fil à retordre pour modérer l'inflation, selon le rapport rendu public dans le cadre des réunions printanières du FMI avec la Banque mondiale (BM). "Les politiques économiques devraient se concentrer sur la baisse de l'inflation et être prêtes à réagir rapidement aux futurs développements", a dit M Gourinchas.
Les dirigeants auront du fil à retordre pour modérer l'inflation
Le FMI prévoit que l'inflation globale mondiale passera de 8,7 % à 7 % en 2023. Un retour aux niveaux ciblés n'est pas prévu avant 2025 pour la plupart des pays.
Le Fonds s'attend à ce que le ratio de la dette publique par rapport au PIB demeure élevé. Pour réduire les risques, il en appelle à la transparence et à l'action des dirigeants pour gérer adéquatement la dette.
Les investissements directs à l'étranger (IDE) seront à la baisse alors que les tensions entre les puissances économiques mondiales s'accentuent.
Les investissements à l'intérieur des États, quant à eux, augmenteront au détriment de la croissance mondiale.
La Russie reprend, la Chine attend
Les IDE vers l'Asie, particulièrement touchée, recommencent à grimper. La reprise se fait toujours attendre en Chine.
Malgré la guerre et les sanctions, l'économie russe devrait tenir le coup. La hausse des dépenses militaires a permis une relance budgétaire marquée. Cette reprise devrait se poursuivre en 2023, selon le FMI.
La Russie défie donc les pronostics: alors que le précédent rapport prévoyait une récession, celui de mardi projette une légère croissance de l'économie du pays.