Une relève différente, mais présente pour l'agriculture

L'écoresponsabilité au cœur de l'évolution du métier

Une relève différente, mais présente pour l'agriculture
D'ici 2033, 30 000 immigrants permanents seront envoyés pour aider sur les terres agricoles. (Photo : Photo prise par Veronika Robert)

Par Mélanie Paré

D'ici 2033, plus de 40 % des agriculteurs canadiens prendront leur retraite. Cependant, l'Institut de technologie agroalimentaire du Québec ne s'inquiète pas pour la relève en production agricole. "On ne craint pas [pour l'avenir de notre production agricole locale], mais ça va être différent. Les cohortes pensent différemment. Les jeunes ont plus le souci de la préservation de la nature." Selon la conseillère des communications externes et relations publiques à l'Institut de technologie agroalimentaire du Québec, Caroline Nadeau, "Il y aura une relève, mais elle sera vraiment différente".

Dans un article publié par La Presse Canadienne, plusieurs organismes de l'industrie agroalimentaire indiquent dans un document que le pays sera en manque de 24 000 exploitants agricoles, de pépinières et de serres, d'ici une dizaine d'années.

Le président général de l'Union des producteurs agricoles (UPA), Martin Caron, affirme que les programmes de démarrage pour les jeunes agriculteurs doivent être actualisés. Actuellement, au Québec, on offre des subventions pour les programmes agricoles qui datent de 10 ans.

"La valeur de l'argent n'est plus la même qu'avant", déclare M. Caron. Selon lui, l'élément le plus inquiétant est le nombre d'entreprises. Depuis 2021, on compte 460 nouvelles entreprises agricoles au Québec, mais les programmes de démarrage de celles-ci ne sont pas à jour.

"On doit s'assurer qu'il y ait des programmes qui soutiennent les jeunes qui veulent se lancer en agricultures", soutient en effet Martin Caron.

Les travailleurs étrangers à la rescousse

"Il n'y a pas beaucoup de main-d'œuvre. C'est difficile d'avoir des travailleurs du Québec." L'agricultrice de la ferme familiale Florian Robert & Fils inc., située à Saint-Michel sur la Rive-Sud de Montréal, Veronika Robert, engage plusieurs travailleurs du Guatemala et du Mexique pour l'aider à la ferme. Le document cité dans l'article de La Presse Canadienne mentionne que 30 000 immigrants permanents seront envoyés au Canada, d'ici 2033, pour y reprendre les fermes et les serres existantes ou y établir leur propre entreprise.

Selon Mme Robert, les travailleurs étrangers peuvent aider au problème de main-d'œuvre sur les terres agricoles, mais il est difficile d'affirmer s'ils sont dans la possibilité de reprendre des entreprises.

Le prix des terres n'est plus le même qu'avant, ni pour la machinerie ni pour la main-d'œuvre. "Les terres se vendent à des millions de dollars." Il peut être difficile pour la relève des agriculteurs de se procurer des terres avec des prix si élevés.

Le climat, un défi pour l'agriculture

L'agricultrice de la Rive-Sud de Montréal est la quatrième génération de l'entreprise. Selon elle, le climat météorologique a énormément d'impact sur la production agricole. "Nous ne pouvons pas contrôler la météo."

Promouvoir le domaine agricole

«La majorité des jeunes dans les centres de formation proviennent de familles qui sont impliquées dans l'agriculture, mais il y a aussi des jeunes ne provenant pas de ce milieu.»

C'est pour cette raison que l'Institut de technologie agroalimentaire du Québec se donne comme mission de se promener dans les différentes écoles secondaires pour promouvoir le domaine de l'agriculture. "Nous, on se rend beaucoup dans les écoles secondaires pour présenter ce qu'on fait », affirme Mme Nadeau. Elle ajoute que ces rencontres ont pour but de renforcer le désir d'en apprendre davantage sur le monde agroalimentaire.

Veronika Robert a obtenu un diplôme d'étude collégiale dans le programme gestion et technologie d'entreprise agricole à l'Institut de technologie agroalimentaire du Québec de Saint-Hyacinthe.

«Mes études, je les ai vraiment aimées. Il y avait un côté théorique et pratique», déclare l'agricultrice passionnée.

Depuis qu'elle est toute jeune, elle passe ses journées à la ferme pour aider à la production. Elle n'a jamais connu autre chose que la ferme. Elle a toujours travaillé pour l'entreprise familiale.

«J'ai commencé par enlever des roches et, aujourd'hui, je m'occupe de la production des haricots», affirme Veronika Robert.

Veronika Robert, une agricultrice de quatrième génération
Veronika Robert, une agricultrice de quatrième génération (Crédit photo : isabelle Grenier Photographies)