Sortir le gaz des bâtiments du Québec
Un nouvel objectif pour un Québec vert
Par Gabrielle Fallu
Des organisations environnementales, sociales et de santé se sont rassemblées pour faire front commun afin d'accélérer l'abandon du gaz naturel dans les bâtiments du Québec et révéler le vrai visage de ce combustible fossile à la population.
La coalition Sortons le gaz! vise à donner un élan à la décarbonisation du Québec et à promouvoir les avantages de remplacer le gaz naturel en informant la population des solutions possibles. Les mesures visent les bâtiments résidentiels, institutionnels et commerciaux. " Le gaz naturel fossile est responsable de 7 % des émissions de gaz à effet de serre [GES] au Québec et de 63 % des émissions attribuables au secteur du bâtiment, ce qui équivaut aux GES générés par 1,6 million de véhicules sur nos routes par année ", affirme Marie-Noëlle Foschini, représentante de Nature Québec, en conférence de presse. " Sortir le gaz des bâtiments, c'est donc se donner le potentiel collectivement de faire baisser de 7 % le bilan annuel des émissions du Québec ", renchérit Anne-Céline Guyon, chargée de projet climat.
" Le réchauffement climatique s'étale devant nos yeux. Il faut changer les paradigmes et adopter sans plus tarder des politiques publiques effectives et cohérentes qui permettront de nous attaquer à notre dépendance collective aux énergies fossiles ", estime Marie-Noëlle Foschini.
L'amélioration de l'efficacité énergétique de l'extérieur des bâtiments, la tarification dynamique, le contrôle des charges et la géothermie sont des pistes de solution qui ont été avancées par le panel. Rappelons qu'en avril dernier, le gouvernement du Québec a instauré une loi interdisant la recherche et la protection des hydrocarbures sur le territoire québécois.
L'utilisation du gaz naturel renouvelable n'est pas interdite, mais son emploi abusif est déconseillé, selon la coalition.
En prenant en considération la durée de vie des équipements, cela pourrait prendre environ vingt ans avant de convertir le parc immobilier à l'électricité. " Il ne faut pas continuer à retarder les changements requis pour arriver à décarboniser réellement les bâtiments au Québec ", dit Emmanuël Patola, président du comité de l'environnement du Syndicat canadien de la fonction publique.