Le plongeur: du livre à l'écran
Le plongeur: du livre à l'écran
Par Eléonore Turcotte
Lors de sa sortie en 2016, le roman autobiographique de Stéphane LaRue Le plongeur avait créé une onde de choc au Québec. Sept ans plus tard, le réalisateur Francis Leclerc ,accompagné du scénariste Éric K.Boulliane, signe l'adaptation cinématographique du livre à succès. Le défi: raconter une histoire de 576 pages en deux heures.
L'histoire de Stéphane LaRue dépeint le milieu de la restauration, sans tabous. Elle est inspirée des années où il occupait le poste de plongeur à la Trattoria. La dépendance aux loteries vidéo, à l'alcool et aux drogues et les jeux de pouvoir au sein d'une équipe de cuisine sont les thèmes présentés aux lecteurs à travers les personnages du roman.
Pour adapter le livre au grand écran, les scénaristes devaient déceler la ligne narrative du personnage principal, point d'ancrage de la structure du film. “plusieurs chapitres parlaient de musique, tandis que d'autres décrivaient des périodes précises de son adolescence, a rapporté le scénariste Éric K.Boulianne. "Il a fallu couper sur ces chapitres pour ne garder que l'essentiel, le moment où le plongeur travaille à la Trattoria”.
Le scénario de 170 pages était majoritairement composé de scènes à la Trattoria. Alors que le livre comprend plusieurs personnages distincts, les scénaristes ont décidé de combiner certains d'entre eux, “pour qu'il y ait moins de personnages, mais qu'ils soient plus complets et intéressants à l'écran”, a mentionné Éric K.Boulianne.
Construire son personnage
Le livre Le plongeur a été un outil utile pour le comédien et interprète de Bébert, Charles-Aubey Houde. “J'ai élaboré mon personnage à partir du livre et de mon interprétation”, a-t-il souligné. Selon lui le travail est différent, puisque son rôle existe déjà pour le public. “Le film est très attendu et Bébert aussi”, a t-il ajouté.
Maxime Cotret (Gregg) a pour sa part trouvé intéressant d'avoir accès à l'aspect psychologique de son personnage, grâce au roman. “Quand on lit un livre, notre imaginaire prend le relais”, a t-il noté. Cela lui a permis de pousser plus loin son travail de composition.
Un travail d'instinct
Éric K.Boulianne en était à sa première expérience d'adaptation d'un livre au cinéma. Selon lui, il n'y a pas de règles, “chaque œuvre littéraire est différente, j'y suis allé avec mon instinct, a t-il souligné, j'ai plongé dans l'histoire pour tranquillement m'en éloigner”.
“Mon travail c'était de penser l'histoire pour le cinéma”, a précisé le scénariste, en ajoutant qu'ils ont gardé les piliers du roman, mais qu'ils ont repensé quelques éléments. “Bébert, le cuisinier à l'attitude “rock and roll” du livre, a été modifié un peu , nous l'avons rendu plus attachant”, a t-il expliqué.
Somme toute, le scénariste croit que les gens ne seront pas perdus en regardant le film, “on ressent l'énergie du plongeur de Stéphane LaRue”, a-t-il assuré.