Une alerte tardive aux médias dans l’affaire Carpentier
Une alerte tardive aux médias dans l’affaire Carpentier
Par Marianne Lafleur
« Tout le monde parle de l’alerte Amber, mais qu'en est-il d'un avis aux médias? », a déclaré le Coroner Luc Malouin en cette sixième journée d’audience de l’enquête publique du coroner sur le décès de Romy et Norah Carpentier.
Le feu vert pour déclencher l’alerte Amber de l’enlèvement des deux jeunes filles a été donné à 13 h 20 le 8 juillet 2020, soit 18 heures après la disparition des Carpentier et peu de temps avant que leur père leur enlève la vie.
Après avoir remis en doute ce déclenchement tardif de l’alerte Amber, le coroner a critiqué mardi au Palais de justice de Québec la décision de ne pas avoir simplement envoyé d’avis aux médias. Il comprend qu’une alerte Amber doit remplir plusieurs critères pour être envoyée, mais « pourquoi ne pas avoir alerté les médias à 10 h 30 ou à 11 h ? », a-t-il demandé au nouveau témoin appelé à la barre.
Michel Patenaude, directeur adjoint de la Direction des enquêtes criminelles à la Sûreté du Québec, a répondu que la première information complète qu’il a obtenue est à 11 h 52. « À ce moment, on a fait le tour de ces nouvelles informations-là et à 12 h 35, on a décidé de prendre responsabilité du dossier et d’appeler l'équipe de communication. À partir de là, je n’ai pas les détails », explique-t-il.
Il ajoute qu’une alerte médiatique peut nuire à l’enquête si les enquêteurs ne possèdent pas toutes les informations.
Redirection des recherches, une décision commune
Le 9 juillet, en fin après-midi, une trace de pas est découverte près de l’autoroute 20, ce qui amène les enquêteurs à fouiller les lieux. Les recherches sont toutefois abandonnées à la tombée de la nuit.
Le 10 juillet au matin, les enquêteurs sont informés de cris entendus sur la rue Veilleux, à sept kilomètres de la trace de pas. « À 3 h 32, on apprend du témoin que le résident, sa femme et sa fille ont entendu des cris qui semblaient être des cris d’enfants inquiétants », affirme M. Patenaude.
Les enquêteurs se sont alors réunis pour mettre en commun les informations recueillies. « La décision de rediriger les recherches était une décision commune et collective », a déclaré M. Patenaude. Il ajoute que personne ne s’est opposé à cette décision, malgré le fait qu'on doive habituellement « suivre le dernier point connu » avant d'évaluer une nouvelle piste.
Cette décision a retardé les recherches d’une journée et ce n’est que le 11 juillet que les corps de Romy et de Norah ont été retrouvés grâce à la piste de recherche initiale.