L'opposition juge que les transferts en santé sont insuffisants
Une motion du PQ dénonce l'offre du Canada en transferts de santé
Par Valérie Caya
L'Assemblée nationale a adopté de façon unanime et sans appel une motion introduite par Paul St-Pierre Plamondon, qui affirme que le Canada n'en fait plus assez pour la santé des Québécois, mardi après-midi.
Cette motion exprime, entre autres, que : « le cadre canadien actuel et son déséquilibre fiscal placent le Québec dans une situation difficile d'un point de vue financier ». M. St-Pierre Plamondon, en point de presse, quelques minutes plus tard, a affirmé que M. Legault a échoué à obtenir le financement nécessaire en matière de santé.
Pascal Bérubé, le député de Matane-Matapédia, a ajouté qu' «en matière de santé, ce n'est pas le verre qui est à moitié plein, il est au sixième plein. Et qui va écoper? Bien, ce sont les patients du Québec. Et ça, c'est franchement scandaleux.» La CAQ a obtenu seulement un milliard de dollars par année sur les six demandés.
Legault accuse la dernière élection fédérale
Plus tôt dans la journée, François Legault s'est dit déçu de l'offre de Justin Trudeau, qu'il a tout de même accepté. Il a cité l'incapacité des Québécois à reconnaître la priorité de la santé, pour expliquer l'échec de l'obtention du financement fédéral : «Tant que les Québécois, puis j'ajouterais même les Canadiens, ne vont pas faire une priorité de demander au gouvernement fédéral d'augmenter son financement de la santé, ça va être difficile de mettre une pression politique sur Justin Trudeau.»
Il a expliqué qu'à la dernière élection fédérale, il a prévenu les Québécois des politiques en immigration et en matière de santé de M. Trudeau. Il a ajouté que la population ne comprend pas cet enjeu, et qu'il espère qu'une prochaine élection la mobilisera et changera le rapport de force face au gouvernement fédéral. Il croit que M. Trudeau profite de la complexité de cet enjeu pour ne pas agir.
L'opposition insatisfaite
Manon Massé, porte-parole de Québec solidaire, a exprimé en point de presse qu'il y a quatre ans, le premier ministre avait dit qu'il exigerait des transferts en santé. Selon elle, il est revenu de cette quête avec la mine basse. «Ça, dans mon livre à moi, ça a un nom puis ça s'appelle un échec. Un échec qui creuse un trou de 5 milliards de dollars dans le budget du Québec.» Elle a demandé à M. Legault de prendre l'engagement de ne pas pénaliser les services publics.
M. Marc Tanguay, chef de l'opposition officielle, a affirmé lors de son point de presse respectif en matinée que la réaction de François Legault a été une surprise pour lui, et que c'était une «grande résignation.» Il a ajouté que «Même le fédéral, je pense, a été surpris par la rapidité avec laquelle l'entente est signée, et c'est une entente au rabais.» M. Tanguay croit que le premier ministre aurait pu faire preuve de plus de combativité.