1000 griefs de racisme et discrimination systémique déposés par le syndicat des travailleuses et travailleurs du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal
La Confédération des syndicats nationaux (CSN) a tenu, ce mardi 5 octobre, une conférence de presse sur les inégalités salariales liées à la discrimination systémique après avoir constaté des écarts salariaux au CIUSSS Centre-Sud de Montréal (CCSMTL).
La Confédération des syndicats nationaux (CSN) a tenu, ce mardi 5 octobre, une conférence de presse sur les inégalités salariales liées à la discrimination systémique après avoir constaté des écarts salariaux au CIUSSS Centre-Sud de Montréal (CCSMTL). Le président du syndicat de ce CIUSSS était accompagné par deux autres porte-paroles d’associations luttant elles aussi pour l’égalité raciale, monsieur Fo Niemi du Centre de recherche-action sur les relations raciales (CRARR) ainsi que madame Guerda Amazan de la Maison d’Haïti.
Le président du syndicat, Alain Croteau a basé son argumentation sur l’article premier de la loi sur l’équité salariale. Il a pris l’exemple des préposées aux bénéficiaires et d’auxiliaires aux services de santé, une grande partie étant des femmes noires, elles sont selon lui « surreprésentées ». Il affirme que cet emploi est « sous-payé dû à sa prédominance féminine et racisée ». Monsieur Croteau a aussi fait remarquer le manque de femmes noires dans des postes plus hauts au sein des CIUSSS. D’après Croteau, tous ces facteurs contribuent au racisme systémique présent « dans tous les CIUSSS de la région de Montréal ».
Parmi la multitude de griefs, le syndicat a réclamé « une évaluation systémique complète par titre d’emploi, services, directions et catégorie d’emploi, l’implantation de mesures de redressements visant à abattre les obstacles à l’embauche, à la promotion et une réévaluation complète du rangement salarial de ces travailleuses en tenant compte des compétences réelles exigées. ». Selon le syndicat, Québec doit à tout prix mettre en place une loi contre la discrimination systémique intersectionnelle en emploi.
Le conseiller-cadre aux relations médias de ce CIUSSS, Jean Nicolas Aubé a réagi vivement à ces griefs. Il affirme que le CCSMTL « ne fait preuve d’aucune discrimination à l’endroit de son personnel » soutenant que l’établissement croit « fermement à l’inclusion de tous, dans tous les titres d’emploi, et ce peu importe leur différence. ». Il défend son argument en rappelant que près de 20 % des gestionnaires de l’établissement sont issus de minorités ainsi que l’adoption d’une Charte d’engagement sur l’inclusion des personnes, de la diversité sexuelle et de genres en aout dernier. Il mentionne aussi l’entente passée avec Recrutement Santé Québec afin de faciliter le parcours de recrutement des professionnels immigrants en soins infirmiers.
Quant aux inégalités salariales, monsieur Aubé rappelle que « nous appliquons les règles salariales et conditions d’emploi mises en place par le MSSS et qui sont en vigueur dans tous les établissements du réseau de la santé. » Et que dans le contexte pandémique, le CCSMTL a besoin de main-d’œuvre qu’importe leur sexe ou couleur de peau.